l'air et le souffle comme  matériau


Le genre de lieux qu’invente Claudio Parmiggiani dans la série d’œuvres intitulée Delocazione passe d’abord par un travail avec le souffle : c’est une lourde fumée qui exhale et dépose sa suite, sa cendre, sa poussière de combustion, créant ici toutes les formes à voir. Le résultat : une immense grisaille, un lieu pour l’ascèse de la couleur, l’absence des objets, le mouvement imprévisible des volutes, le règne des ombres, le silence d’une nature morte obsidionale. L’air devient le médium essentiel de cette œuvre, il s’éprouve comme une haleine expirée des murs eux-mêmes. Il devient le porte-empreinte de toute image.
Impossible, dès lors, de ne pas interroger ce souffle – qui détruit l’espace familier autant qu’il produit le lieu de l’œuvre – à l’aune d’une mémoire où l’histoire de la peinture rencontrera les fantômes d’Hiroshima. Cet air mouvant, densifié, tactile, exhale d’abord du temps : des survivances, des hantises. Le résultat est un genre inédit de l’inquiétante étrangeté. Et c’est dans la poussière que nous aurons à le découvrir.

Georges Didi-Huberman
Génie du non-lieu
Air, poussière, empreinte, hantise
Claude Parmiggiani





Phia Ménard -
sa dernière création "L'après midi d'un foehn"
a voir aussi le projet I.C.E (Injonglabilité Complémentaire des Eléments)
Préambule au processus de la Compagnie Non Nova

www.cienonnova.com

  Joshua Allen Harris 
  l'air pulsé des souterrains new-yorkais


 le leviathan de Anish Kapoor au Grand Palais - monumenta 2011-


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la maison immatérielle

Maintenant, je voudrais parler rapidement d’un grand projet architectural qui me tient à coeur depuis toujours, la réalisation de l’habitation réellement immatérielle, mais affectivement, techniquement et fonctionnellement pratique. Cette maison doit être construite à l’aide du nouveau matériau « air », soufflée en murs, parois, toit, meubles.    Cet air doit être conditionnable, bien sûr, de manière que la matière elle-même de la construction soit le chauffage ou la réfrigération générale et ambiante de toute la maison. L’ensemble des fondations (sous-sol) de cette maison atteindra tout au plus le ras du sol. Ses fondations seront construites en « dur ». Toutes les remises, cuisine, WC, penderie, etc…, ce sera la partie de la maison qui pourra être fermée à clef, elle sera dans le sol. Pour le reste, il ne sera pas nécessaire de prévoir des fermetures, car il n’y aura rien de tangible à voler ou à prendre. Dans le jardin ou le parc, la fosse aux machines devra se trouver assez loin, entre 50 et 100 mètres, pour que le bruit mécanique ne parvienne pas à l’habitation, et en préserve ainsi l’intimité. Dans l’air, on construit avec de l’air : matériaux immatériels. Dans le sol avec du sol : matériaux matériels. Pour une ville entière, les possibilités sont plus vastes et intéressantes. Un seul et unique toit d’air avec soufflerie et aspiration à l’extrémité pour récupération et sections d’air pour limiter en espace sous ce toit immense.

Yves Klein

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les modules gonflables de Hans Walter Muller

 hhhttp://iledevassiviere.canalblog.com/albums/pedagogie___module_gonflable_muller/index.html

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